Des zones humides et des obs...

 Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) vue le 20/05 au nord de La Bastide-l'Evêque sur une petite prairie à joncs en bordure de forêt.

 Profitant des eaux d’un ruisselet redevenue calme après les dernières fortes intempéries c’est un petit Triton palmé (Lissotriton helveticus) que nous avons pu voir sur La Bastide l’Evêque. Ce petit amphibien protégé est le plus représenté sur le territoire mais aussi le plus petit et se trouve dans diverses pièces d’eaux : étangs, lavoirs, tourbières…

 

 Les quelques jours de temps estival du mois de mai ont permis l’observation de certains reptiles. Profitant de la chaleur sur un talus bordant un champ de blé, une Couleuvre verte et jaune a été vue s’y épanouissant. Obs. : La Bastide l’Evêque. 

 

 

 

 Une Vipère aspic (photo ci contre) qui nous a surpris à la lisière ensoleillée d’un bois. Obs. : La Bastide l’Evêque.

 

 

Une belle surprise a aussi été la découverte du Millepertuis des marais (Hypericum elodes, cf photo) sur une zone humide située entre La Bastide l’Evêque et La Capelle-Bleys au nord du lieu-dit la Bessarède. Cette petite plante aimant pousser les pieds dans l’eau se développe dans les milieux plutôt tourbeux et est protégée au sein de la région Midi-Pyrénées.

 

 C'est les pieds dans l'eau mais prenant un bain de soleil que du Millepertuis des marais (Hypericum elodes) a de nouveau été vu à l'extrémité sud de La Bastide l'Evêque, en limite de commune. Ce secteur semble lui être propice car plusieurs stations le long des zones humides présentes ont pu être localisées.

Une autre plante a attiré notre attention au sein d’une zone humide en bordure du Lézert, juste au nord de la D69 : c’est la Renoncule à feuilles de lierre (Ranunculus hederaceus). Bien qu’elle ne soit pas soumise à un statut de protection au sein de notre région, contrairement au quart nord-est de la France, cette plante reste assez rare chez nous. Cette dernière, d’affinité aquatique a été vue dans une dépression régulièrement inondée et se plait dans les fossés, bordures de ruisseau et autres endroits régulièrement submergés.

 

Cette Renoncule a ensuite été localisée une nouvelle fois en bordure du ruisseau de Pouzoulet, au niveau du Moulin de Marre. Sera-t-elle à nouveau vue dans les prochaines prospections ?

 

Le mois de mai a été propice à l'observation et l'écoute de nombreux oiseaux en période de reproduction sur le territoire de la Fouillade. Ainsi ont pu être identifiés de nombreux Loriots d'Europe, des Hypolaïs polyglottes, Tariers pâtre, Pies-grièches écorcheur, Pic mar (photo ci-contre), un Torcol fourmilier...espèces témoignant d'un bocage bien préservé sur le territoire parcouru.

Les inventaires de zones humides sont l'occasion d'observer un certain nombre de pics: Pic épeiche, Pic vert (photo ci-contre), Pic mar, Torcol fourmilier...

Ces pics sont de formidables architectes: en effet, ils sont bien connus par leurs "roulements de tambour" lorsqu'ils creusent des trous, appelés loges, dans les arbres. Ces cavités ainsi créées vont constituer des biotopes essentiels pour un bon nombre d'espèces telles que des chauves-souris, petits oiseaux, insectes, loirs...

Le soleil après la pluie ne profite pas qu'à nous, les lézards aussi aiment réchauffer leurs écailles au soleil. C'est ainsi qu'un lézard vert a pu être observé sur la commune de Najac, à proximité d'une haie pour profiter d'un peu d'ombre quand le soleil devient trop fort.

L'été battant son plein, nous observons au cours de ce mois de Juillet de nombreuses libellules et demoiselles (représentant la famille des odonates) voletant au bord des pièces d'eau ou au sein des zones humides, où ils viennent se reproduire après avoir passé une phase de maturation en forêt. Ainsi, sur une belle zone humide au sein du bourg de La Fouillade, nous avons pu observer un "Leste barbare" (photo ci-contre), délicate demoiselle d'un blanc crème et d'un vert brillant. Cette espèce est considérée comme rare en Aveyron.

Les mares que nous croisons lors de nos prospections accueillent une foule d'espèces de Libellules, qui utilisent les plan d'eau comme zone de reproduction. Les femelles y pondent leurs œufs, et les larves passent jusqu'à 3 ans au fond de l'eau pour se développer. 
Les mâles quand à eux sont observables aux alentours de la mare, faisant mille va-et-vient pour tenter de chasser les intrus et de conquérir une femelle.

 

Ici un mâle (rouge) de Sympetrum rouge-sang observé sur la commune de Brandonnet. Les femelles se font plus discrètes, et arborent une couleur jaune. 

Autre demoiselle que l'on peut croiser sur le territoire : l'Agrion de Mercure, Coenagrion mercuriale, qui doit son nom au petit dessin noir en forme de casque ailé présent sous la base des ailes. Ce casque renvoie à celui que portait Mercure dans la mythologie grecque. 

 

Cette demoiselle noire et bleue vole autour des ruisselets bien ensoleillés où pousse de la végétation aquatique. C'est d'ailleurs dans les tiges des plantes immergées que pond la femelle. Cette espèce reste assez peu observée en Aveyron, on a pu  apercevoir quelques adultes sur la commune de Privezac.

C'est en bordure d'une haie sur la commune de Bor et Bar qu’une découverte aux très longues antennes a été faite: un Grand capricorne ou Capricorne du chêne. Cet insecte coléoptère est l'un des plus grands de l'hexagone, pouvant atteindre la dizaine de centimètres de long avec des antennes plus longues encore pour le mâle. Cet insecte, comme son nom le laisse supposer, se développe dans le chêne: la larve passe presque 3 ans dans le tronc de cette essence, se nourrissant de son bois avant le passage au stade adulte. Cet insecte est classé "Vulnérable" sur la liste rouge de l'UICN et est protégé au niveau national et européen.

Commune de la Fouillade. La Pie Grièche écorcheur. Que peut-on attendre d’un oiseau avec un bandeau noir sur les yeux, si ce n’est qu’il commette quelques forfaitures ? La croyance populaire s’est inspirée de sa capacité à imiter les chants et cris des autres oiseaux pour l’accuser de chercher à les attirer pour mieux les tuer. Elle doit son qualificatif d’écorcheur à sa manie d’empaler ses proies sur des épines d’arbustes ou sur des fils de fers barbelés.  Attention, Il ne faut pas voir là une propension particulière à la cruauté mais bel et bien l’expression d’une certaine anticipation en prévision de jours difficile. En effet, en fichant ses proies sur des piques, la pie grièche écorcheur se constitue de la sorte un garde-manger que l’on appelle « lardoir ». Comme elle est majoritairement insectivore, elle emmagasine des proies en prévision des jours de pluie et du mauvais temps qui l’empêchera de chasser.

Commune de Bor-et-Bar. La Huppe fasciée. Tout fait de cet oiseau qui sait si élégamment associer le noir, le blanc et l’orange, une magnifique apparition semi-exotique.  Elle arbore une huppe orange aux pointes noires qu’elle ouvre en éventail lorsqu’elle est surprise ou excitée par la découverte d’une proie. Le noir et le blanc de son plumage forment des bandelettes qui la rendent impossible à confondre en vol. Chasseuse au sol, elle fait provende de gros insectes, hannetons, courtilières, criquets, grillons, sauterelles, chenilles, papillons, vers de terre et parfois même de lézards. Elle aime les paysages ouverts, les formations bocagères et les près-bois. Les climats chauds et secs lui conviennent particulièrement. Elle est très dépendante des arbres à cavités ou des vielles bâtisses aux pierres disjointes dans lesquelles elle établit son nid.

Commune de  Bor-et-Bar. Malgré ses couleurs chatoyantes, la Sittelle torchepot pourrait facilement passer inaperçue tant elle est nerveuse et ne tient pas en place. Toutefois, la discrétion n’est pas son fort car elle ponctue généralement ses allées et venues de cris qui trahissent sa présence. Elle est une acrobate hors pair, que l’on l’observe souvent entrain d’escalader ou de descendre à patte à la verticale des troncs.  A croire qu’elle aime voir le monde à l’envers, il n’est pas rare de l’observer suspendue la tête en bas entrain d’inspecter une ramille à la recherche d’insectes. Elle doit son nom à son bec qui relève de l’outil multifonction, lui servant tour à tour à de pic pour creuser le bois ou de truelle pour appliquer un mortier de boue sur l’orifice d’entrée des cavités dans lesquelles elle niche.  Experte en maçonnerie, elle ne se contente pas simplement de profiter des cavités creusées par des oiseaux plus gros qu’elle. Elle s’échine en effet, dès la prise de possession des lieux, d’en réduire le diamètre d’entrée à grand renfort de boue pour se protéger d’indésirables prédateurs.

 De nombreux papillons sont croisés au détour des zones humides. Il est difficile de tous les différencier en vol mais certains sont tout de même assez particuliers...

 

La Carte géographique est le plus petit représentant de son genre en France (30-40 mm d’envergure), et a de multiples particularités. D’abord, ce papillon est très lié aux zones humides ; on le trouve bien souvent butinant les fleurs de Menthe proche des cours d’eau et ruisselets, sur les zones où les plantes de mégaphorbiaies s’expriment.

Si on le croise au printemps, ou en fin d’été, il n’arbore pas la même couleur : dessus orangé en mai, dessus noir en août ! Ceci lui a valu d’être décrit 2 fois à l’époque de sa découverte : les spécialistes ont cru avoir à faire à deux espèces distinctes...

Seul le dessous des ailes (photo ci contre) ne varie pas et c’est d’ailleurs ce curieux graphisme qui lui a ensuite valu son nom vernaculaire de Carte géographique.

Dernière particularité : les chenilles se nourrissent…d’Orties ! Donc point de Carte géographique s’il n’y a pas d’Orties dans les parages…

Nous avons croisé une femelle en train de pondre dans un massif d'Orties, prés d'une prairie humide pâturée, sur la commune de Brandonnet, en ce mois d'Août.

 Commune de Privezac. Bien souvent, la description des amphibiens a longtemps été empreinte de préjugés négatifs. Le Crapaud ne fait pas exception ; on en a fait le symbole de la laideur, de l’orgueil ou de l’avarice. Les rares qualités que l’on lui a attribué, comme la capacité à manger les maladies ou à chasser le mauvais sort, lui ont valu d’être cloué sur les portes ou d’entrer directement dans la composition de quelques potions soit disant miraculeuses. On prétend même qu’il colporterait les ragots… ne dit on pas que : « la bave du crapaud, n’atteint pas la blanche colombe ». Aujourd’hui encore, les défauts d’une pierre précieuse sont appelés « crapauds » par les joailliers. Qu’importe, de tout ça le Crapaud n’a cure, et si on lui demandait ce qu’est la beauté, il nous répondrait sûrement qu’elle se matérialise sous les traits d’une femelle crapaud. Il est notre plus gros amphibien, du moins les femelles qui peuvent atteindre 15 cm de long. Facile à reconnaître avec sa livrée est brun-beige voire chocolat. La pupille de son œil est fendue horizontalement et son iris est souvent jaune-orangé réticulé de rouge. Il occupe une large gamme d'habitats. Essentiellement nocturne, il migre très tôt dans l’année pour s’accoupler vers le point d'eau qui l’a vu naître. Les mâles s'agrippent sur le dos des femelles en attendant qu’elles pondent. Une fois leur devoir accompli, tout le monde quitte la mare et reprend sa vie dans les haies, les bois, les prairies et les murets alentours. « Gloire à qui freine à mort, de peur d'écrabouiller Le hérisson perdu, le crapaud fourvoyé ! » « Don Juan », Georges Brassens

 

Commune de Privezac. Dans l’imaginaire collectif, elles sont associées au monde de la pluie et de l’eau et on en a fait des instruments météo dans les comptines pour enfant : «Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille… ». La capacité des grenouilles à vocaliser sans cesse en a fait un symbole de la vacuité et de la sottise : les « grenouillages » sont des magouilles qui conduisent tôt ou tard à faire faillite et à « manger la grenouille », le malheureux « grenouilleur » finit alors invariablement dans la « grenouillère », ce qui peut se traduire par nager au milieu des requins ou se retrouver pris dans un « panier de crabes ». D’un autre côté, comme les grenouilles ne quittent pas souvent la mare, on a fait des dévots qui ne quittent pas l’église, des « grenouilles de bénitier ». Parmi les nombreuses espèces de grenouilles de France, la "Grenouille Verte" est omniprésente autour des plans d'eau de la commune de Privezac.

 

 Il accompagne chacune de nos sorties sur le terrain. On le croise quasi systématiquement immobile, en alerte en chasse de quelques grenouilles ou poissons. Savez vous qu'une très grande partie de son régime alimentaire est composé de micromammifères comme les mulots et autres campagnol. D'ailleurs lorsqu'il est posé au milieu de champs, loin de l'eau, on dit qu'il mulote. Aujourd'hui, sur Privezac nous avons ainsi rencontré le Héron cendré à 3 reprises: en pleine action de chasse aux mulots pour deux d'entre eux, et en pleine sieste pour le troisième.

 

 

L'Ophioglosse (Ophioglossum vulgatum), aussi surnommé "Langue de serpent", est une petite fougère caractéristique des prairies humides pauvres en nutriments avec le Jonc acutiflore et la Molinie bleue. C'est d'ailleurs dans cet habitat qu'il a été aperçu sur la commune de Roussennac. Cette espèce ne bénéficie pas d'un statut de protection dans notre région (contrairement à d'autres régions françaises) mais y reste assez rare. Elle se reconnaît facilement à son unique fronde ovale (on ne parle pas de "feuille" pour les fougères) et son "épi" qui est en fait une fronde fertile portant les spores.

En cette fin d’été une nouvelle découverte botanique particulièrement intéressante a été faite : du Pigamon jaune (Thalictrum flavum). De la famille des Renonculacées, qui est communément connue par les fleurs de « boutons d’or », cette grande plante, dépassant souvent le mètre de hauteur, se plait au sein des prairies humides et des formations végétales de type mégaphorbiaie. Elle forme souvent des colonies se développant par multiplication végétative. Son inflorescence en panicule, très ornementale est formée de fleurs crème rapprochées en glomérules. Ce sont en fait des gerbes d’étamines dressées qui attirent notre œil. Cette espèce est protégée en Midi-Pyrénées. Sur le terrain, des individus ont été vus sur la commune de Roussennac au niveau d’une haie traversant une prairie humide, au sud du Moulin de Roudillou qui se trouve en continuité avec l’Etang Natura 2000 qui porte le même nom plus au nord. Une autre station a ensuite été repérée sur la commune de Privezac à proximité du lieu-dit Roumegase.

 

 

 

Après avoir été aperçue sur la commune de Roussennac en fin d’été, la Germandrée des marais ou Germandrée d’eau (Teucrium scordium) a été à nouveau observée dans ce secteur (sur la commune d’Anglars Saint-Félix) en ce début d’Octobre. Cette petite plante pousse typiquement dans les lieux marécageux, comme ses différents noms communs l’indiquent bien ! Ses fleurs roses sont disposées à l'aisselle des feuilles dentées et velues. Elle est protégée dans huit régions françaises, mais pas en Midi-Pyrénées. En Aveyron elle reste cependant plutôt rare.

Les inventaires étant en pause pour la saison hivernale, c’est l’occasion de passer en revue les observations de l’été et d’y retrouver quelques souvenirs marquants ! C’est ainsi que, début août, un indice de la présence d’une Loutre d’Europe (Lutra lutra) a été observé sur la commune de Morlhon-le-Haut. Il s’agissait d’une épreinte (nom particulier donné aux crottes de loutre) déposée sur un rocher au milieu du ruisseau de Dauquiès. Ce comportement est fréquent chez les loutres afin de marquer leur territoire. A cet endroit, le ruisseau traverse une belle zone humide avec une ripisylve assez dense et des zones de prairies à Joncs et à Scirpe des bois en bordure du cours d’eau, offrant sans doute un bon refuge pour cet animal discret et plutôt nocturne. La Loutre d’Europe est protégée en France. Elle se nourrit de poissons mais également d’écrevisses, grenouilles et crapauds. C'est un animal parfaitement adapté à la vie en milieu aquatique : son pelage est imperméable, sa queue épaisse lui sert de gouvernail, ses narines et ses oreilles peuvent se fermer hermétiquement, et ses yeux et ses vibrisses (nom donné à ses « moustaches ») lui permettent de se repérer sous l’eau.

 

 

« En mai, fais ce qu’il te plait ! » : c’est donc sous un beau soleil que les inventaires ont repris. Les beaux jours réchauffent l’eau des petits ruisseaux, étangs et mares et les premières éclosions d’odonates font alors leur apparition. Après l’avoir observé l’an passé sur la commune de Privezac, l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) a été de nouveau aperçu sur la commune de La Rouquette.

 

Le mois de mai est aussi le mois de la floraison des orchidées, plantes emblématiques des pelouses sèches des communes de La Rouquette et Monteils. Mais saviez-vous que certaines espèces d’orchidées affectionnent les zones humides ? Ainsi, sur ces deux communes, le long de l’Assou et ses affluents, ont été observées l’Orchis à feuilles lâches (Anacamptis laxiflora) et l’Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata), deux espèces des prairies humides ; ainsi que la Listère à feuilles ovales (Neottia ovata) et l’Orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii) qui sont quant à elles typiques des sous bois humides.

 

 

 

Pour rappel, la plupart des orchidées sauvages sont protégées : il est défendu de les couper, les arracher ou même les transporter.

 

 

Villefranche ! Ses halles, sa collégiale, son centre bourg historique…..et ses nombreuses zones humides ! Lors des inventaires sur cette commune une plante peu répandue dans l’ouest aveyronnais a été découverte : la Véronique à écusson (Veronica scutellata). Elle affectionne particulièrement les prairies humides, marais et ruisselets sur sol plutôt acide. Cette plante aux belles petites fleurs d’un blanc-rosé est protégée dans certains départements de Midi-Pyrénées mais pas dans l’Aveyron. 

 

La Renouée du Japon, une invasive en expansion

Qui est-elle ?  Comme son nom l’indique, cette Renouée nous vient d’Asie, elle fût introduite au XIX° siècle en Europe pour ses qualités mellifères, fourragères et ornementales. Cette « belle » plante atteignant plusieurs mètres de haut peut former de véritables « bosquets ». Elle possède de grandes tiges creuses, rougeâtres, avec des nœuds bien marqués, et de grandes feuilles ovales-triangulaires.

Sa particularité ?  Son caractère invasif est lié à sa capacité de reproduction asexuée : un simple fragment de tige ou de racine permet de créer une nouvelle colonie ! Comme les autres plantes, elle se propage également par la dispersion de ses graines. Elle affectionne particulièrement les berges des ruisseaux et les zones humides, mais colonise également toute autre zone à nu où elle peut s’installer rapidement et durablement. À Villefranche de Rouergue plusieurs foyers de Renouée du Japon sont présents sur les berges de la rivière Aveyron.

 

 Que faire ? Lors de la rencontre d’un foyer de Renouée du Japon,  contactez les structures qui œuvrent pour la lutte contre les espèces invasives, elles vous donneront des conseils sur les moyens de lutte. Et si vous entreprenez de détruire un foyer de Renouée du Japon, il est essentiel de ramasser tous les morceaux de cette plante et de les détruire (incinération par exemple) afin d’éviter leur dispersion et la multiplication des foyers.

Le lucane cerf-volant est un gros coléoptère dont les mâles sont munis de grandes mandibules sur la tête (ressemblant à des bois de cerf) desquels ils tirent leur nom de « cerf volant ». Cet insecte peut mesurer jusqu'à 10 cm de long pour les plus gros, et  est considéré comme le plus impressionnant coléoptère de France. Sa vie commence dans le bois mort (principalement les chênes), où les œufs sont pondus et où les larves se développent durant 3 à 6 ans en se nourrissant de bois mort ; on dit qu’elles sont saproxylophages. Lorsque les larves sont matures elles se créent une loge où elles vont se transformer en insecte volant (l’adulte) et émerger au printemps. Ce scarabée ne vit que quelques mois en été où son activité est plutôt crépusculaire voire nocturne. Lors de l’accouplement les mâles se battent fréquemment avec leurs puissantes mandibules, afin d’avoir le monopole sur une ou plusieurs femelles ; après l’accouplement les femelles se posent sur des chênes morts et pondent leurs œufs au niveau des racines, où un nouveau cycle de vie repart. Il est donc important de préserver nos vieux arbres dépérissants qui sont le support d’une biodiversité remarquable comme le sont les Lucanes. Nous avons ici un joli Lucane mâle rencontré sur la commune du Bas Ségala,  à Saint Salvadou.

 

 

 

 

 

 Sur la commune du Bas Ségala nous avons eu la joie de retrouver le Millepertuis des marais, déjà rencontré l'année passée à La Bastide l'évêque. Un beau foyer de cette plante a été découvert à Saint Salvadou sur une vaste zone humide, au niveau du lieu dit les Pradals.

La Mante religieuse tient nom vernaculaire de son attitude à tenir ses membres antérieurs tel une personne qui prie. Hélas cette attitude n’a rien de catholique, bien au contraire ! C’est à la fois une posture d’attaque et de défense. Vous l’aurez donc compris ce bel insecte est carnivore et se nourrit d’autres insectes (papillons, sauterelles…) qu’elle trouve dans les prairies. Son mode de chasse de prédilection est l’affût  et son camouflage dans la végétation est parfait : elle vit dans les prairies où elle peut se cacher dans les hautes herbes. Adulte, le mâle est plus fin et plus petit que la femelle. L’accouplement chez cette espèce est  « très spécial », en effet, il ne fait pas bon d’être un mâle chez les mantes religieuses, car après leurs ébats, madame fait un festin de monsieur ne lui laissant alors aucune chance. Sur ce secteur du département de nombreuses Mantes religieuses camouflées parmi les joncs ont été observées, notamment sur les communes de La Fouillade, Saint Salvadou, Lunac et Vabre Tizac.

Hélas nous avons fait aussi une trouvaille plus problématique sur la commune de Saint Salvadou, avec la découverte de deux nouveaux foyers de Jussie. Cette belle plante aux fleurs jaunes réalise des radeaux flottants sur les lacs du secteur. D'origine Américaine, la Jussie a été exportée comme plante ornementale en Europe, dont en France. Elle se multiplie rapidement et envahit totalement les milieux aquatiques (lacs, mares, rivières marais…) en seulement quelques années, captant à son seul profit toute la lumière et éliminant tout naturellement toutes les plantes et la biodiversité déjà présentes. La Jussie est généralement répandue par l’Homme qui la plante comme espèce ornementale dans des bassins ainsi que par les animaux (poissons, oiseaux, ragondins...) qui transportent des fragments ou des graines; mais aussi par un simple cheminement naturel, à travers les cours d’eau. Si vous découvrez un nouveau foyer chez vous contactez nous tant qu’il est encore temps afin de lutter au mieux contre cette plante.

 

Nous vous parlons souvent de libellules et de demoiselles, mais comment les différencier les unes des autres ? Tout est dans la position des ailes au repos. En effet, les libellules laissent leurs ailes ouvertes, les quatre apparentes, lorsqu’elles sont posées alors qu’au contraire les demoiselles les referment, rangées bien parallèlement dans leur dos. Ci contre, une photo d'un mâle Caloptéryx vierge, une demoiselle que l’on retrouve près des cours d’eau bien oxygénés. Il existe de nombreuses espèces de Caloptéryx. Celle-ci est reconnaissable par la couleur bleu métallique du corps des mâles (vert à brun métallique chez les femelles) et par ses ailes entièrement fumées de haut en bas (noires chez les mâles et brunâtres chez les femelles). 

 

Les inventaires réalisés sur la commune de Vabre Tizac nous ont réservé plusieurs petites surprises comme la découverte de pairies tourbeuses, près des lieux-dits Le Coustalou et Lauriol. Plus habituellement rencontrées dans le nord Aveyron, les tourbières et prairies tourbeuses se distinguent des autres zones humides par la présence de sphaignes, une sorte de mousse à l’origine de la tourbe dans les tourbières acides. La sphaigne stocke l’eau, ce qui crée des zones dépourvues en oxygène, ralentissant voire empêchant la dégradation des débris végétaux, créant ainsi de la tourbe. D’ailleurs, si vous prenez de la sphaigne dans vos mains et que vous la pressez, de l’eau s’en écoulera...comme d’une éponge.

 

 

Tout autant observée que la Mante religieuse, l’Argiope fasciée est aisément reconnaissable. Cette belle araignée d'un à deux centimètres de long possède un abdomen strié de jaune et de noir d’où son autre nom : l’Epeire frelon. On retrouve souvent l’Argiope au milieu de sa toile, attendant qu’une proie vienne s’y prendre. Dès que le malchanceux y est collé, elle fond sur lui et l’entoure de soies. Puis elle le pique avec son venin et remonte le cocon vers le centre de la toile pour en faire un garde-manger. Elle attrape essentiellement de gros insectes tels que sauterelles, criquets, guêpes et frelons. Nous avons même observé une libellule prise dans ses filets, preuve de la grande résistance de sa toile ! Si vous observez cette dernière, vous verrez qu’elle présente une sorte de zigzag de soie en son centre. Stabilisateur ? Camouflage ? Simple décoration ?  Beaucoup d’hypothèses courent à ce sujet, mais le mystère reste encore entier.

 

Fin aout début septembre est un des moments les plus attendus par les férus d’ornithologie pour l’observation des oiseaux, notamment les migrateurs. En effet un ballet d’oiseaux quittant l’Europe, où ils sont venus se reproduire et passer l’été, regagnent les pays offrant un climat plus clément pour l’hiver notamment en Afrique du Nord. Ainsi lors de nos inventaires nous avons pu observer plusieurs dizaines d’oiseaux durant leur migration tels que des Bondrées apivores, des Milans noirs et royaux, des Circaètes jean le blanc ainsi qu'un Balbuzard pêcheur, qui sont des rapaces impressionnants de par leur taille et leur élégance en vol. C’est aussi le grand départ pour de nombreux petits oiseaux de nos campagnes, plus discrets, nous avons notamment observé des centaines d’Hirondelles rustiques et de fenêtre quittant nos petits villages et hameaux ; mais aussi des oiseaux moins communs tels que les Gobemouches noirs, des Tariers des prés et quelques Traquet motteux. Les communes de Maleville et de Rignac étant des destinations de choix pour l’observation d’oiseaux puisque les rivières telles que  l’Aveyron et l’Alzou sont des couloirs migratoires privilégiés. Nous pouvons voir ici un Traquet motteux observé sur la commune de Maleville. 

L’automne est la grande saison des migrations. Mais ces grands voyages ne sont pas seulement réalisés par les oiseaux et les mammifères car même certains papillons vont passer l’hiver au chaud. Le Vulcain, de son nom latin Vanessa atalanta, est un grand papillon commun en France et fait partie de ces espèces migratrices. En automne, une partie des adultes partent vers les pays méditerranéens. Portés par les vents dominants ils peuvent parcourir jusqu’à 2000 km ! Au printemps, la génération née en Afrique du Nord remonte vers l’Europe et vient passer l’été sous nos latitudes où vont naitre jusqu'à deux générations consécutives. On peut cependant observer des Vulcains en hiver dans le sud de la France et le long de l’océan Atlantique. En effet seule une partie de la population française migre et les papillons résidants dans des régions aux températures hivernales clémentes sont sédentaires. Et le réchauffement climatique s’avère positif pour notre papillon puisqu’on l’observe de plus en plus régulièrement en hiver en France et mêmes quelques accouplements ont été rapportés.

Ci-contre, un Vulcain observé à Rignac.

 

Belle rencontre sur la commune de Rieupeyroux en ce début de printemps : un Hibou Moyen-Duc (Asio otus) passant silencieusement au-dessus de nos têtes pour aller se poser dans les branches d’un arbre !

Cet oiseau, protégé sur l’ensemble de la France, est un rapace nocturne tout comme les chouettes et autres hiboux. Il possède une paire d’yeux particulièrement immenses qui lui permet de repérer une proie dans la nuit. De plus, les rapaces nocturnes ont un vol silencieux, ce qui en fait d’excellents prédateurs difficiles à repérer pour les petits mammifères dont ils se nourrissent généralement.

En plus du Hibou Moyen-Duc que nous avons pu observer, on retrouve parmi les rapaces nocturnes aveyronnais le Hibou des Marais, le Hibou Petit-Duc, le Hibou Grand-Duc, la Chouette Effraie, la Chouette hulotte… Ces animaux ont longtemps été méprisés, représentant les puissances du mal, et il était coutume de les clouer sur les portes des maisons pour soi-disant conjurer les mauvais sorts. La crainte qu’ont pu inspirer ces oiseaux est associée à la peur de la nuit, leurs hululements lugubres étant considérés comme un présage de mort au Moyen-Âge. Pourtant, ils sont inoffensifs et même essentiels pour réguler les populations de rongeurs. Toutes ces espèces sont maintenant protégées, et il est interdit de les tuer, les capturer ou de les déranger.

Il est plutôt rare de trouver la Renouée bistorte  (Bistorta officinalis) dans la partie ouest de l’Aveyron. Néanmoins, deux stations de cette plante ont été découvertes sur les communes de Prévinquières et Belcastel.

 

Grande plante vivace (20 à 80 cm), la Renouée bistorte affectionne particulièrement les prairies humides, fossés et bords de ruisseaux. Son inflorescence rose en épis peut être observée de mai à août. La forme particulière de ses feuilles fait que cette plante est aussi appelée la langue de bœuf, ou faux épinard. Une fois cuits, les rhizomes et les feuilles de la Renouée bistorte sont comestibles.  

Posée sur la plante qui lui a donné son nom, une Cisticole des Joncs (Cisticola juncidis) s’est laissée prendre en photo sur la commune de Prévinquières. Ce petit oiseau, emblématique des littoraux et des roselières, est classé vulnérable à l’échelle nationale mais également dans la région Midi-Pyrénées. Cependant, cet espèce est en forte expansion depuis plusieurs années. On  retrouve ainsi des individus isolés dans de nombreux départements. 

Parfois le hasard fait bien les choses, en effet c’est lors d’un inventaire « cours d’eau » mené par les techniciens du SMBV2A, que la Fritillaire pintade (Fritillara meleagris) a été découverte le long de l’Alzou sur la commune de Privezac. Cette plante précoce, n’avait alors pas pu être observée lors des inventaires zones humides sur la commune de Privezac, qui avaient été réalisés à une saison trop tardive.

 

Plante caractéristiques des prairies humides, la Fritillaire pintade est facilement reconnaissable avec ses fleurs en forme de cloche penchées à damier rose et blanc. Cette très belle plante est protégée dans de nombreux départements, mais pas en Aveyron où elle reste tout de même plutôt rare. 

Lors d’une rare journée ensoleillée de ce mois de mai, les belles prairies humides du bord de la  Maresque de Moyrazès ont été prospectées. Quelle belle surprise lorsqu’une douce odeur est venue chatouiller nos narines. C’est bien lui, le Narcisse des poètes (Narcissus poeticus) recouvrant en totalité une prairie humide et dégageant un parfum enivrant. Très fréquente sur l’Aubrac et le Lévezou cette plante est moins commune sur le Ségala. Témoin de prairies naturelles de fauches ou de pâture gérées extensivement, les Narcisses aiment les milieux frais et ensoleillées. 

 

Le Mouron délicat (Lysimachia tenella), plante discrète et méconnue a été aperçue à deux reprises sur la commune de Colombiès. Cette belle plante rampante est typique des milieux humides et acides. On la retrouve notamment dans les prairies marécageuses et les tourbières de l’Aubrac et du Levezou. Elle fleurit de Mai à Septembre et forme une petite fleur de couleur rose.